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BOSK Bioproduits - Faire du plastique vert avec de la boue industrielle

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Chez BOSK Bioproduits, on brasse à la fois des affaires et de la boue de papier. Pour cause, l’entreprise a trouvé un moyen de valoriser le rejet de la production de papier pour en faire un plastique qu’elle a l’intention de vendre partout dans le monde.

« Pour nous, c’est vraiment un évènement marquant d’avoir mis en place cette première usine à Québec, parce que ça nous permet de commencer à offrir notre produit aux manufacturiers », souligne Laurence Boudreault, directrice de BOSK Bioproduits.

« Notre enjeu, c’était d’avoir une capacité de production suffisante pour entrer sur le marché. » C’est désormais chose faite, grâce à une nouvelle chaîne de production qui a été inaugurée fin juin à Québec. L’entreprise lorgne déjà des clients potentiels au Québec, au Canada et même à l’étranger. « En Europe, ils sont beaucoup plus avancés sur l’utilisation des bioplastiques, alors il y a plusieurs entreprises manufacturières européennes qui nous ont contactés pour essayer REGEN. »

 

Ce bioplastique québécois est vendu sous la forme de capsules prêtes à être transformées, comme le sont la plupart des plastiques. En variant sa formule, l’entreprise peut adapter son produit aux utilisations différentes de ses clients. « Quand on développe une formulation, on envoie des échantillons au manufacturier qui l’essaie et qui peut demander des ajustements. Par exemple, il peut demander que ce soit plus rigide, plus flexible, qu’il y ait plus de ductilité, etc. », explique Laurence Boudreault. « Si un manufacturier veut faire une bouteille, ce n’est vraiment pas la même formule que pour faire le bouchon. »

On a développé tout un catalogue d’additifs ou d’agents de remplissage, et on continue à développer nos formules pour remplacer le plus possible les plastiques pétrochimiques.

Laurence Boudreault, directrice de BOSK Bioproduits

Des bactéries et de la boue

En plus de fabriquer REGEN, un produit prêt à être utilisé par les manufacturiers, BOSK produit elle-même la substance chimique qui rend son plastique unique, le polyhydroxyalcanoate (PHA). Cette famille de polyester est fabriquée naturellement par certains micro-organismes.

« Nous, on prend les boues des papetières qui sont remplies de bonnes bactéries, explique Laurence Boudreault. On va mettre ça dans de grosses cuves, un peu comme dans une microbrasserie, et on va nourrir les bactéries pendant quelques jours avec d’autres produits industriels, par exemple des huiles de cuisson usées. 

 

Normand Voyer, professeur de chimie à l’Université Laval, explique que les PHA sont utilisés comme réserve d’énergie par certains micro-organismes, qui les produisent en grande quantité lorsqu’ils se retrouvent dans un environnement stressant. « C’est quelque chose qui est connu depuis longtemps », explique Normand Voyer. « En fait, c’est facile et même assez cool de faire ça en laboratoire. Par contre, si ça coûte des milliers de dollars pour faire un kilogramme, ce n’est pas viable économiquement. Ce qui est intéressant, c’est qu’on est passé d’une curiosité scientifique à une application industrielle. »

Du plastique réellement vert

Le plastique fabriqué par BOSK a aussi l’avantage d’être facilement biodégradable, à la différence de la plupart des plastiques classiques et même de certains bioplastiques. Au téléphone, Laurence Boudreault souligne que cette propriété n’est pas une promesse en l’air : l’entreprise teste ses différentes recettes afin de s’assurer qu’elles sont vraiment compostables.

« On voit beaucoup de greenwashing dans le domaine des bioplastiques, les gens deviennent tout mêlés », observe Laurence Boudreault. Sur le marché, de nombreux plastiques sont présentés comme étant plus verts, mais ils ne sont pas toujours à la hauteur de leurs promesses. Selon le professeur Normand Voyer, il est facile de s’y tromper, car il existe beaucoup de bioplastiques qui sont biosourcés, mais qui ne sont pas biodégradables.

Même les plastiques vendus comme « compostables » ou « biodégradables » ne sont pas toujours aussi écologiques qu’on pourrait le croire. Des études ont, en effet, montré que des sacs censés être biodégradables perdurent en fait très longtemps s’ils sont jetés dans la nature. Les additifs ajoutés pour colorer le plastique ou pour modifier ses propriétés seraient en cause, selon Laurence Boudreault.

Chez BOSK, on assure que les additifs utilisés sont non toxiques et que le produit fini reste biodégradable. « C’était important de contrôler la chaîne de production de la matière première jusqu’au produit final, pour contrôler que tout ce qui entre dans la production de REGEN soit compostable et non toxique. »

Référence: https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2021-09-07/bosk-bioproduits/faire-du-plastique-vert-avec-de-la-boue-industrielle.php

 

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