«Il y a une masse critique très forte à Montréal depuis toujours, mais s’il y a un endroit où le secteur ne croit pas c’est là, a expliqué M. Duhamel. Force est de constater que l’est de Montréal va nettement moins bien. Quand tu ne croîs pas, il ne peut que t’arriver une chose et c’est de reculer. La mouvance et les endroits où l’on voit des fleurons émerger, c’est dans les régions.»
La Montérégie, Chaudière-Appalaches et le Centre-du-Québec profitent énormément de cette mouvance selon M. Duhamel.
«Les régions où ça va bien, on n’a pas besoin de dire aux gouvernements de proximité à quel point c’est important, souligne M. Duhamel. Ils le savent et ils font tout en leur possible pour développer le secteur.»
En Estrie, le secteur manufacturier représente 8458 $ en PIB par habitant, il emploie 27 600 personnes ce qui représente 16,9 % des emplois. Les industries correspondent à 21,2 % de l’économie estrienne ce qui en fait la 3e région du Québec où le secteur manufacturier est le plus important. M. Duhamel a donné en exemple Verbom LP Royer ainsi que Tekna comme des histoires à succès dans la région.
Compétitions internationales
M. Duhamel a également abordé les défis à venir pour l’industrie manufacturière de la province et l’un des enjeux au cours de la prochaine décennie sera la compétition mondiale grandissante. M. Duhamel parle même d’un changement de paradigme à l’international.
«La Chine est dans une transformation complète, ils ne veulent plus remplir les Walmart, explique-t-il. Ils sont en train de pousser les produits à haute valeur ajoutée. Ça nous ressemble. Leur objectif est d’avoir rattrapé notre qualité en 2035. Ils mettent énormément d’argent en automatisation de pointe.»
Ce sera l’Asie du Sud-Est avec le Vietnam, les Philippines et la Malaisie entre autres qui prendront le relais de la Chine dans la production à grande échelle.
Environnement
L’autre grand défi du secteur manufacturier sera de devenir un secteur moins polluant. Il est actuellement le 2e plus grand émetteur de GES au Québec en plus d’être celui qui consomme le plus d’énergie.
«La génération Z arrive sur le marché du travail et ils ont de fortes valeurs environnementales, résume-t-il. Il faut faire quelque chose, car les plus jeunes ne viendront pas travailler chez vous. Ça pourrait même entacher la marque des entreprises manufacturières.»
Ref: https://www.latribune.ca/2022/06/20/le-secteur-manufacturier-se-deplace-vers-les-regions-79245927b3b9ec7a9da80dbe09257fae
