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L'entreprise De La Fontaine mise sur le Made in USA

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L’objectif reste aussi le même. «On ne vend pas juste des produits, mais aussi des services et des délais de livraison très courts. On veut donc étendre et renforcer notre présence en étant à proximité des marchés qu’on dessert», explique Gabriel de La Fontaine, directeur général de cette entreprise familiale qui conçoit et fabrique des portes et des cadres en acier sur mesure pour les marchés industriel, commercial et institutionnel.

En février prochain, la PME s’installera d’ailleurs à Charlotte en Caroline du Nord, dans un bâtiment locatif qu’elle est en train de transformer en un centre de production qui emploiera une vingtaine de personnes. «On souhaitait y faire une acquisition qui ne s’est toutefois pas réalisée. On a décidé de s’implanter quand même avec notre propre usine», souligne M. de La Fontaine.

Des usines de proximité

 

En début d’année 2021, l’entreprise avait choisi Indianapolis pour y établir une quatrième usine au sud de la frontière et desservir les États du Midwest. Le succès a été immédiat alors que De La Fontaine a pu rapidement signer des ententes avec des agences qui vendent à des distributeurs qui, eux, approvisionnent les quincailleries.

«L’engagement d’ouvrir une usine dans ce territoire a fortement contribué à notre réussite», indique Gabriel de La Fontaine, en ajoutant que l’entreprise a ainsi recouvré son investissement en moins d’un an. Ces deux implantations faisaient suite à l’acquisition en 2019 de CMP Express, un manufacturier de portes et de cadres en acier situé au Texas, et en 2017 d’un autre concurrent (Lindstrom) dans l’État du Maryland.

Ces usines de proximité lui permettent de réduire grandement les délais de livraison. La clientèle peut commander les produits selon la formule Turbo (livrés le lendemain si commandé avant 10h la veille), Express (délai de 3 à 5 jours) ou Fast Lane (7 à 10 jours), en plus du mode standard qui prend de 2 à 3 semaines.

 

Elles s’avèrent aussi une solution à la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit au Québec. «Ça nous permet d’élargir notre bassin de recrutement d’employés», fait valoir Gabriel de La Fontaine. L’entreprise qui emploie près de 300 personnes, dont environ 185 à Sherbrooke, est néanmoins à la recherche d’employés en production et en gestion au Québec. «Le télétravail nous permet aussi d’agrandir nos recherches ailleurs que dans la région, du moins pour les emplois en gestion».

Contrer le Buy America Act

La présence de De La Fontaine aux États-Unis, qui génèrent aujourd’hui près de 95 % de ses ventes, remonte à 1986. L’entreprise avait alors ouvert un entrepôt à Hartford pour desservir le marché de la construction commerciale dans le nord-est des États-Unis. Elle avait ensuite déménagé cet entrepôt dans la région de Boston, avant de le convertir en usine de fabrication en 2010.

À l’époque, l’entreprise subissait l’impact de la crise économique amorcée en 2008 et souhaitait contrer la réintroduction du Buy America Act. «Avoir une usine en sol américain nous assurait de pouvoir vendre des produits fabriqués aux États-Unis», explique Gabriel de La Fontaine, en précisant que ce projet a été piloté par son père Robert qui préside depuis 1982 l’entreprise familiale fondée en 1968.

Gabriel de La Fontaine a joint l’entreprise en 2012, après l’obtention d’un baccalauréat en génie mécanique et des études en administration. Dès son arrivée, il s’est affairé à améliorer la gestion des opérations en implantant des systèmes informatiques qui allaient permettre à l’entreprise d’automatiser ses processus d’information, d’ingénierie et de production. Et ce, dans le but justement d’accroître sa présence et sa croissance aux États-Unis, alors que la réingénierie complète des processus de l’entreprise lui permet de mieux gérer l’ensemble des commandes et les délais de livraison.

«Il fallait s’assurer d’avoir des fondations solides avant de penser à construire d’autres étages au-dessus», illustre Gabriel de La Fontaine, en reconnaissant que l’exercice s’est avéré essentiel mais ardu. «C’était comme changer le moteur d’une auto pendant qu’elle roule à 120 km/heure sur l’autoroute».

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Trois questions à Gabriel de La Fontaine

1. Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu ou que vous aimeriez avoir reçu?

«L’importance de bien s’entourer. Si tu es la personne la plus intelligente dans la pièce, c’est que tu n’es probablement pas à la bonne place».

2. Qu’est-ce qui vous motive, comme entrepreneur, comme dirigeant?

«Je suis motivé par réussir à bâtir une entreprise plus grande, mais tout en restant petit pour pouvoir conserver l’agilité et la proximité propre à notre entreprise familiale».

3. Si vous étiez en politique, quel enjeu économique retiendrait votre attention prioritairement – et comment le résoudre?

«La pénurie de main-d’œuvre, assurément. Avec l’intention d’investir davantage dans l’automatisation et d’accélérer les processus de demandes du programme des travailleurs étrangers temporaires qui prennent encore beaucoup trop de temps. Il faudrait laisser les entreprises faire venir ces travailleurs et ensuite faire la demande plutôt que d’attendre. J’offrirais aussi certains incitatifs fiscaux pour inciter davantage les jeunes, les retraités ou les employés à temps partiel à travailler».

En collaboration avec l’École d’Entrepreneurship de Beauce et le Groupement des chefs d’entreprise

Référence: https://www.lesoleil.com/2021/12/18/lentreprise-de-la-fontaine-mise-sur-le-made-in-usa-2cc3937e34f6dfb4d3d45f6bd71fb228

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