
En service depuis novembre dernier, la nouvelle usine permet à Résolu d’optimiser la production de bois d'œuvre de ses scieries de Senneterre et de Comtois, à Lebel-sur-Quévillon, en plus d’éviter le transfert de 20 % de la production au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
L'usine ici avait plus de 43 ans, alors la technologie était complètement dépassée. On est capables de faire plus de volume, avec du personnel qualifié, et surtout des équipements qui nous donnent le maximum de la valeur du bois
, affirme Hugues Simon, président, Produits du bois chez Résolu.
Annoncé en 2021, le projet a vu son coût passer de 27 millions à 36 millions de dollars, pour finalement atteindre 47 millions de dollars.
On a fait quelques petits changements, mais l’inflation a vraiment eu un impact majeur. Un investissement, on ne regarde pas ça dans une optique de trois ou quatre ans. C’est un investissement qu’on fait pour les 30 prochaines années, minimum. On vient se positionner sur le marché et on a eu un petit coup de main durant la pandémie, où les prix du bois d'œuvre ont vraiment atteint des niveaux historiques
, souligne Hugues Simon.
Mieux résister aux fluctuations
Les investissements permettront aussi à l’entreprise de mieux résister aux fluctuations des marchés du bois d'œuvre.
Ça permet à l’usine d’être vraiment compétitive, même dans les cycles bas du marché, donc d’opérer 52 semaines par année, 100 % du temps, et de minimiser les arrêts d'opérations qui sont dus au marché
, explique Hugues Simon.
Notre prochain défi, c’est au niveau de la disponibilité de la fibre. On y travaille, mais on a bon espoir que l’usine a un bel avenir.
La nouvelle usine peut aussi faire en deux quarts de travail ce qu’elle faisait en trois auparavant. Toutefois, l’impact est nul sur les emplois, puisque les employés ainsi libérés ont été déplacés au sciage, où l’on a ajouté une quatrième faction.
Normalement, on travaille cinq jours par semaine, à trois factions de huit heures. Ce qu’on fait, on opère sept jours par semaine, donc on ajoute une quatrième faction la fin de semaine. Ça augmente d’environ 25 % le volume de production et le volume d’heures. Ça fait en sorte qu’on produit plus de bois dans la même usine, ce qui améliore notre structure de coûts et nous rend plus compétitifs à long terme
, explique Hugues Simon.
Ces changements sont approuvés par le Syndicat des travailleurs et travailleuses PF Résolu, Senneterre-CSN. Il y a eu des changements d’horaires. Chaque fois, l’employeur s’est assis avec nous. Il faut qu’on soit d’accord. Nos membres aussi. Je pense qu’on a vu une bonne ouverture de nos membres
, souligne le président, Michel Castonguay.
Bénéfique pour la communauté
La mairesse de Senneterre, Nathalie-Ann Pelchat, accueille cette nouvelle usine avec beaucoup de fierté. Elle croit que cette réalisation envoie un bon signal.
Ça vient démontrer une solidité dans l'industrie, mais aussi dans les possibilités d’investissement ou de développement qu’il peut y avoir pour notre municipalité. On travaille sur d’autres projets également. Je pense que l'annonce d'aujourd'hui va démontrer que c’est possible, même dans une petite municipalité, qu’elle est prospère et qu’elle a un bel avenir de développement
, fait-elle valoir.
Présent à chacune des étapes du projet, le député d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, salue cet investissement de 47 millions $ de Résolu dans l’avenir de Senneterre.
C’est incroyable quand on regarde un peu la situation économique actuelle, dans le domaine de l’industrie du bois en plus. Je pense que ça donne une pérennité des emplois ici même, à Senneterre, et ça permet aussi aux immigrants qui travaillent à l’usine de réaliser qu’ils ont peut-être une place ici pour faire leur vie avec leurs familles. C’est quelque chose de très intéressant pour l'ensemble des acteurs à Senneterre
, mentionne-t-il.
Les scieries de Senneterre et de Comtois fonctionnent à plein rendement et emploient directement plus de 260 personnes au total. Résolu fait aussi travailler une trentaine de personnes à son usine thermique (autrefois Boralex Senneterre), une centaine de travailleurs en forêt, sans compter les emplois indirects.
L’entreprise cherche aussi toujours des solutions de remplacement à la production de papier journal à son usine d’Amos, fermée depuis avril 2020.
Référence : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2045819/inauguration-usine-rabotage-resolu-senneterre