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Un groupe d’extrême gauche «sabote» une usine de Tesla en Allemagne

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L’action menée contre Tesla a « pour objectif de réaliser le plus grand black-out possible de la Gigafactory » du constructeur, a déclaré le « Vulkan Gruppe » dans un communiqué publié sur Indymedia, plateforme des activistes d’extrême gauche.

Ce mouvement, connu des renseignements généraux allemands, avait déjà revendiqué un incendie criminel sur un chantier de Tesla en 2021.

Il affirme être à l’initiative de l’incendie volontaire qui, aux premières heures du jour, a mis hors service un pylône électrique situé à proximité du site de Tesla, au sud de la capitale allemande.

L’usine du constructeur américain, la seule de ce type en Europe, a dû stopper sa production en raison de la panne de courant, qui a également affecté les localités environnantes.

Le constructeur américain estime d’ores et déjà que les dommages économiques atteignent « un montant à neuf chiffres », sans « aucune visibilité claire » sur le moment où la production pourra redémarrer, a déclaré André Thierig, le directeur de l’usine.

« Nous avons plus de 12 000 salariés que nous ne pouvons actuellement pas continuer à employer », a-t-il ajouté.

De son côté, le patron de Tesla, Elon Musk, a réagi sur sa plateforme X (ex-Twitter) : « Ce sont soit les écoterroristes les plus stupides de la planète, soit les marionnettes de ceux qui n’ont pas de bons objectifs environnementaux », a-t-il fustigé.

« Arrêter la production de véhicules électriques, plutôt que de véhicules à combustibles fossiles, est extrêmement stupide », a-t-il ajouté.

« Machines à tuer »

Tesla « mange de la terre, des ressources, des hommes, de la main-d’oeuvre et crache pour cela 6000 SUV, machines à tuer et monster trucks par semaine », dénonce le message de « Vulkan ».

Les activistes accusent l’usine de « polluer la nappe phréatique et (de) consommer pour ses produits d’énormes quantités d’une ressource en eau potable déjà rare ».

Inaugurée en 2022, la Gigafactory de Tesla produit le véhicule utilitaire sport (VUS) phare du constructeur américain, le Model Y, à destination des consommateurs du continent européen.

Sa construction dans une zone boisée de la région du Brandebourg, qui entoure Berlin, a suscité l’opposition de groupes de défense de l’environnement. Leurs inquiétudes ont été relancées par le projet de Tesla d’étendre le site pour doubler la capacité de production.

Lors d’un vote consultatif des habitants de la commune concernée en février, une large majorité de voix s’est exprimée contre l’extension.

L’incendie est survenu alors que des militants écologistes occupent en parallèle depuis jeudi une forêt près de l’usine pour s’opposer aux projets d’agrandissement.

L’ONG environnementale allemande Robin Wood, qui participe à ce mouvement de protestation, a « rejeté tout lien » avec le sabotage.

La police a annoncé l’ouverture d’une enquête pour suspicion d’incendie criminel, tandis que les autorités locales ont également dénoncé un acte intentionnel.

Hostilité des syndicats scandinaves

Il s’agit d’un nouveau problème à gérer pour la firme d’Elon Musk en Europe, déjà empêtrée dans un conflit social en Suède et ralentie côté livraisons par les attaques de cargos en mer Rouge.

Actuellement, l’usine allemande du groupe fabrique plus de 250 000 voitures électriques par an pour un objectif de 500 000 unités à terme.

La production à Grünheide a déjà été stoppée en janvier par des problèmes d’acheminement de pièces détachées alors que les cargos qui transitent par la mer rouge subissent des attaques de rebelles houthis au Yémen.

En outre, l’entreprise d’Elon Musk est confrontée à l’hostilité des syndicats scandinaves dans ses ateliers et ses stations de rechargement.

Le conflit a d’abord éclaté en Suède, où, tout comme en Allemagne, l’Américain refuse de signer une convention collective sectorielle pour protéger ses employés.

Le syndicat suédois s’est lancé dans une grève depuis quatre mois, suivi par des salariés danois et norvégiens.

Ce climat social détérioré s’ajoute aux défis commerciaux croissants. Le groupe américain voit sa première place sur le podium des fabricants de voitures électriques remise en question par l’émergence de nouveaux concurrents. Au dernier trimestre 2023, le chinois BYD a déjà dépassé l’américain en termes de ventes.

Référence : https://www.ledevoir.com/monde/europe/808432/groupe-extreme-gauche-sabote-usine-tesla-allemagne

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