Actualités

Un terrain, deux projets

Articles - Image d'intro

Un terrain plus petit

La demande d’autorisation d’interventions en milieux humides déposée par Quartier MC2 visait moins du tiers du terrain, soient 52 hectares, car l’entreprise prévoyait y construire son projet par phases. L’analyse du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Pars (MELCCFP) a donc porté seulement sur cette portion du terrain, puisque les interventions pour les phases subséquentes auraient dû faire l’objet de demandes différentes. La demande de Northvolt, elle, visait d’emblée la totalité du terrain, soit 171 hectares.

Quartier MC2

Quartier MC2 prévoyait détruire 65 000 m⁠2 de milieux humides, soit 58 % du total des milieux humides et 22 % de la superficie totale du terrain faisant l’objet de sa demande. Le rapport d’analyse du MELCCFP répertorie 35 milieux humides différents sur le terrain, dont des marécages arborescents, des marécages arbustifs, des marais à quenouilles et des étangs. L’entreprise projetait d’en remblayer 29, totalement ou partiellement, pour aménager un quartier complet, avec des rues, deux parcs, une école et des habitations.

Northvolt

Northvolt a de son côté été autorisée à détruire une proportion de milieux humides plus petite que ce que Quartier MC2 prévoyait. Les 138 162 m2 que la multinationale suédoise a été autorisée à détruire correspondent à 53 % des milieux humides du site et à 15 % de la superficie totale du terrain. Le fait que ces milieux humides soient en grande partie le résultat de travaux de décontamination antérieurs de ce terrain ne diminue en rien leur rôle et leur importance écologique, souligne le MELCCFP dans les analyses des deux projets.

Petit blongios

Quartier MC2 voulait notamment détruire partiellement les deux plus gros marais du terrain, jugés propices à la reproduction du petit blongios, une espèce menacée. L’entreprise projetait aussi d’empiéter sur la zone tampon de 500 m autour de ces marais, recommandée par Environnement Canada dans son programme de rétablissement de l’espèce. « L’implantation proposée du projet ne permettra pas le maintien des caractéristiques d’habitat nécessaires à l’utilisation du site par le petit blongios », écrit le MELCCFP dans son rapport d’analyse de la demande. Northvolt conserve en revanche ces marais intacts ainsi qu’une proportion de la zone tampon de 500 m jugée « suffisante » par le MELCCFP.

Mur antibruit

Quartier MC2 proposait de maintenir un corridor de milieux naturels d’une largeur d’au moins 100 m dans la partie nord du terrain, le long de la route 116, ce qui aurait toutefois été insuffisant pour compenser la perte des autres milieux humides, jugeait le MELCCFP. Ce corridor aurait été longé par une digue faisant office de mur antibruit pour assurer la quiétude du futur quartier, ce qui aurait modifié le relief du terrain et entraîné la destruction de milieux humides, tant sur le terrain à l’étude que sur la portion résiduelle, qui n’était pas incluse dans la demande, ajoutait le Ministère.

Marécage « MH17 »

Tant Quartier MC2 que Northvolt souhaitaient être autorisées à détruire le marécage « MH17 », le quatrième milieu humide du terrain par sa taille, avec ses 10 380 m⁠2 (qui porte un autre numéro dans la demande de Northvolt). Cette intention, combinée à la destruction projetée des deux plus grands milieux humides du terrain, a contribué au refus de la demande de Quartier MC2 par le MLCCFP. Northvolt, qui s’est en revanche engagée à conserver les deux plus grands milieux humides du terrain, a été autorisée à remblayer le marécage en question.

Documents différents

La superficie, le nombre et les caractéristiques des éléments du terrain diffèrent d’un projet à l’autre, parce que l’« étude de caractérisation des milieux naturels » préparée par la firme Stantec, pour le compte de Quartier MC2, et celle préparée par CIMA+, pour le compte de Northvolt, arrivent à des résultats différents. Le rapport d’analyse du MELCCFP sur le projet de Northvolt souligne d’ailleurs des « contradictions » dans le travail de CIMA+ et mentionne notamment l’existence sur le terrain d’un cours d’eau « non considéré par CIMA+ ». Ces différences sont évoquées au tribunal dans la contestation par le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) de l’autorisation d’amorcer les travaux accordée à Northvolt par le MELCCFP.

Référence : https://www.lapresse.ca/actualites/2024-03-09/giga-usine-de-batteries-en-monteregie/un-terrain-deux-projets.php#

Retour aux podcasts

Le meilleur outil pour trouver, échanger et collaborer entre manufacturiers

Le réseau Le manufacturier vous connecte à vos futurs partenaires et crée pour vous des opportunités d'affaires.

DEVENIR MEMBRE